Lisbonne sur le pouce (ou plein les doigts)
Je livre dans ce post un top trois de ce que je préfère manger à Lisbonne dans la catégorie “sur le pouce”. Mais avant, laissez-moi rembobiner un peu.
Mon histoire avec cette ville a commencé quand j’avais 20 ans et que j’y ai passé dix jours en décalage horaire. Ou plutôt en horaires calés, oui, mais sur ceux des bars du Bairro Alto. Plus tard, beaucoup plus tard, quand j’y suis retournée pour écrire le cityguide Soul of Lisbon, j’étais en mission. Il fallait en quelques jours saisir l’essence de la ville et réussir à la distiller dans les pages du livre. C’était en 2019 et je m’apprêtais à courir un marathon. Quiconque me connaît un peu sait que l’athlétisme n’est pas dans mes attributions premières.
Pourtant, en atterrissant à Lisbonne à l’aube, j’étais pleine d’énergie, dopée presque, prête à quadriller la ville. De haut en bas, de bas en haut, qu’importe les collines, la calçada glissante et les courbatures naissantes. Le marathon n’aurait pas été aussi intense sans le volet ravitaillement du programme. Pour les besoins du guide et avouons-le, pour satisfaire ma curiosité et mon amour du bon, j’ai goûté à beaucoup de choses. Depuis que je suis installée à Lisbonne, la quête du snack vite-fait très-bien-fait continue parce que j’aime toujours autant me balader et que j’ai appris à garder le meilleur pour la faim.
Sans plus attendre, roulement de tambours et pourléchage de babines, voilà mes trois en-cas préférés de Lisbonne, par ordre de découverte. Gardez un peu d’appétit pour la suite. La liste va s’allonger avec le temps.
Mon bolo de Arroz
Chaque bouchée de ce gâteau au riz dont la physionomie rappelle la coupe de Marge Simspon et le goût, un très bon gâteau au yaourt, me ramène au premier jour de mon exploration de Lisbonne. Le taxi m’avait lâchée tôt, loin de l’hôtel. Avant d’être envahie par un vague stress, je nous ai emmenées, ma valise à roulettes et moi, prendre le petit déj dans le premier café venu. Un café en longueur, éclairage néons et zinc qui file droit jusqu’au fond de la salle. Ce jour-là, dans la vitrine, impossible de résister au bolo de arroz tout frais, qui se laisse grignoter au comptoir, timidement d’abord et voracement ensuite, avec un café corsé. Délicieux. Au cœur de Principe Real, le Marais lisboète, ce café rappelle la Lisbonne des années 80, celle du film Dans la ville blanche d’Alain Tanner.
Real Principe Pastelaria, R. da Escola Politécnica 49, 1200-279 Lisboa
Le sorbet cacao
Je me suis demandé s’il devait être dans la liste. Et puis finalement, pourquoi pas ? A défaut d’être traditionnel, il est spectaculaire. Un sorbet cacao réalisé minute avec de l’eau minérale, du sucre complet et du cacao 100%,, en provenance directe de Sao Tomé et Principe. Le genre de sorbet dont la texture rappelle les glaces italiennes et ferait taire n’importe quel puriste du cacao. De mémoire de femme chocolat, il n’en existe tout simplement pas de meilleur au monde. Vous m’en direz des nouvelles ?
Bettina & Nicollo Corallo, R. da Escola Politécnica 4, 1250-096 Lisboa
“Um sandwich de lula frita e maionese picante, se faz favor”
Apprenez ces mots par cœur. Entraînez-vous à les prononcer avec votre meilleur accent portugais : ils seront la clé de votre bonheur éternel. Ou du moins de quelques minutes d’une joie intense. Imaginez un sandwich réalisé avec du pain de très bonne facture (Gleba) dans lequel on aurait glissé de fantastiques calamars frits lovés dans une mayonnaise maison juste relevée. Je précise que les calamars sont fondants et qu’ils n’ont donc rien à voir avec ceux de la cantine, élastiques et traumatisants. Et je précise encore que le Quiosque São Paulo est l’un des mes endroits préférés à Lisbonne pour l’apéro. Il a été repris par le chef André Magalhães, qui est à la tête de la délicieuse, bien connue (et tout aussi prise d’assaut) Taberna da Rua das Flores.
Quiosque São Paulo, Praça de São Paulo, 1200-429 Lisboa