Certaines villes donnent envie d’écrire. On aimerait pouvoir les capturer, restituer par les mots les sentiments et sensations qu’elles font naître en nous. Naples en fait partie. Je ne m’y attendais pas : Naples ne se laisse pas aimer au premier regard. La poussière, la lumière, le klaxon entêtant, presque abrutissant, les scooters avec ou sans casques, zigzaguant dans le lacis de ruelles sans jamais s’arrêter, obligeant les piétons à s’imposer, les bras en T pour pouvoir se frayer un chemin. Les effluves de friture, de pollution, de pizza, parfois balayées par l’air iodé, l’absence de silence et si l’on pousse certaines portes, les cours, palaces décatis ou surprenants de grandeur comme le Palazzo delle Spagnolo. Naples fatigue et ravive. Elle est à la fois grandiose, grande gueule et délabrée, épuisante et galvanisante. Bruyante, fière, vivante jusqu’à l’excès. Je crois que c’est justement pour cela que je l’ai aimée : sa capacité à rester elle-même, debout et fière, résistant aux sirènes rugissantes de l’uniformisation.
PS qui a son importance : parler de Naples sans évoquer sa cuisine revient à passer à côté. Ses traditions culinaires bien distinctes vous feront naviguer avec grâce du bacalau au baba, de la pizza à sa version frite, en passant par quantité d’autres et en finissant par un limoncello. Je termine ce post par un mini guide d’adresses où faire honneur à la Naples qui se mange.