Ecrire sur la maison d’hôtes A Padaria relève du paradoxe. Cet endroit est l’un de ceux qu’on voudrait jalousement garder pour soi par peur de le voir trop exposé, dénaturé par le succès. Mais le succès, c’est aussi exactement ce qu’on lui souhaite, peut-être parce qu’on sait qu’au fond, même s’il le rencontre, il restera fidèle à ce qu’il est… Une maison douce, quelque part dans le Douro.
Pour l’atteindre, il faudra emprunter une route en lacets dont les nœuds se serrent, se desserrent et donnent au cœur assez peu de répit (ceux qui sont concernés n’auront pas besoin de sous-titres. Pour les autres, je périphrase là le mal des transports). Le chemin s’étire, s’allonge, c’est à se demander si A Padaria va surgir un jour au milieu de ce no man’s land. Patience, patience, grande inspiration, grande expiration. Voilà que la maison apparaît, à Cinfaes. Anonyme de l’extérieur, mais en y entrant on est d’abord frappés par la lumière naturelle. On dirait qu’elle s’invite là du matin au soir, qu’elle danse toute la journée avec les murs et les meubles, projetant ici et là l’ombre et le soleil. Même impression dans la chambre où le lit ouvre sur une fenêtre aussi grande que lui. A voir la nature si proche, si présente, à entendre les oiseaux se réveiller, c’est un peu comme si on dormait à l’extérieur, sans rien ressentir des éléments. Ni froid, ni humidité, ni chaleur, juste le confort d’une grande chambre blanc-beige, belle dans sa simplicité. J’appelle ça le meilleur des deux mondes.
Et quand on ouvre naturellement les yeux le matin, en jetant un œil par la fenêtre embuée de rosée ? On se rendort juste un peu parce qu’on a enfin le droit, puis on fait quelques pas pour rejoindre la table du petit-déjeuner, génial défilé de gâteaux et pain maison, fromage de la région... Merci qui ? Maria, qui a transformé l’ancienne boulangerie familiale en chambre d’hôtes. Ses parents habitent dans la maison d’à côté, et sa mère, très bonne cuisinière, peut concocter un dîner servi dans votre maison. Au-delà, Maria vous donnera tous ses conseils pour explorer la région. Prenez par exemple le train de Mosteiro à Pinhao, qui longe le fleuve Douro à hauteur de l’eau, partez pour une balade… et revenez lire dans le lit ou au coin du feu, avec un verre de Douro ? Simple suggestion.
